Avant de commencer cet article & de vous raconter notre histoire :
Ne perdez pas de vue qu’aucun blog, article ou même forum
ne remplacera une consultation avec un allergologue.
C’est idiot mais, en réalité, de nombreuses personnes ne se fient qu’à cela.
Ce que vous lirez sur internet pourra peut être vous informer, vous rassurer ou confirmer votre pensée mais cela ne dispensera en rien les « tests » réalisés sur votre enfant & le protocole adapté qu’il vous faudra suivre.
Non, l’allergie aux protéines de lait de vache (PLV) n’est pas une mode, une tendance comme on a pu l’entendre souvent : c’est un vrai mal de plus en plus courant chez nos petits bouts.
À sa naissance, Nathanaël nous faisait part, en pleurant avec insistance & de manière progressive, de ses douleurs (comme beaucoup de bébés me direz vous…).
Mais nous sentions instinctivement qu’il y avait autre chose à creuser…
Il hurlait (le mot pleurs n’est pas assez fort à mon sens) en se tordant littéralement, se jetant en arrière dès qu’il le pouvait ou en se recroquevillant sur lui même… Notre coeur de jeunes parents saignait constamment.
Lors de notre premier RDV avec la pédiatre, celui qui suit la sortie de maternité, nous avons évoqué ces douleurs & ces pleurs.
La réponse fut sans appel :
« C’est normal, c’est un bébé! Ça pleure! »
Bon… , bien que nous ne soyons pas en accord avec cette philosophie & cette manière de penser, nous n’avons pas cherché à en discuter davantage et nous avons fait à notre manière.
Les jours qui ont suivi, nous avons essayé d’apaiser notre bébé en le portant (dans les bras ou en portage). Le fait de l’enlacer ansi : son petit ventre à hauteur du nôtre et sa petite joue contre notre coeur, l’ont énormément rassuré.
J’avoue que c’est à partir de ce moment que mon addiction pour le portage et ses douces écharpes a commencé !!
Cela l’apaiser quelques minutes c’est certain mais dès que nous le posions, il se tordait de nouveau… Nous avons donc repris un second rendez vous.
« C’est surement les coliques du nourrisson.
C’est normal.
Il n’y a pas grand chose à faire.
Il faut être patient, ça va partir »
Concrètement, être une maman stressée comme je le suis, plus qu’inquiète par ces pleurs et ces douleurs & entendre ce genre de discours prononcé sans aucune diplomatie commençait clairement à me faire bouillonner.
Mais nous ne connaissions aucun autre pédiatre près de chez nous ….
J’avais l’impression que personne ne voulait entendre notre petit ange et ne souhaitait l’examiner davantage en changeant ce diagnostique déjà sans appel.
Avant 3 mois si ton enfant pleure, c’est normal et il n’y a que deux options :
- Rien de grave, c’est un nouveau né
- OU les coliques du nourrisson !
J’ai tout de fois pensé que la « spécialiste » avait perçu notre inquiétude lors de ce second RDV mais …
… elle lui a prescrit du gaviscon & de l’inexium sans pratiquer d’autre examen.
J’avoue que je connaissais ces médicaments… mais l’utilisation pour un nourrisson, surtout du second, m’a interpellée car c’est celui que peut prendre ma maman lorsqu’elle a de fortes douleurs au ventre dues à sa pathologie.
Pourtant & de manière démunis, nous avons aveuglement écouté cette blouse blanche.
C’était clairement impossible de lui donner un de ses deux médicaments : l’inexium notamment formait une sorte de pâte gluante au contact de l’eau & dans laquelle les petits granulés ne fondaient absolument pas.
Au bout de plusieurs jours d’utilisation tout de même, nous n’avions remarqué aucun changement. Nathanaël semblait toujours avoir mal & ne cessait de se tordre sur lui même comme si, de fortes crampes au niveau du ventre le faisaient constamment tressaillir, vous voyez ce que je veux dire ?
C’était vraiment trop pour nous. Il y avait forcément autre chose.
De plus, Nathanaël avait des selles extrêmement liquides, très aqueuses et dont l’expulsion se faisait littéralement en jet sur une bonne distance (désolée pour ces précisions pas très glamour mais elles sont utiles, vous comprendrez pourquoi en lisant la suite!!).
La cause de cela serait mon lait :
oui oui, mon lait maternel ne serait pas bon,
lui donnerait mal au ventre
& ne lui conviendrait pas
d’où cette possibilité de passer rapidement au lait industriel
pour « son bien ».
Il est difficile de se faire confiance lorsqu’on est jeunes parents. Des centaines de sons de cloches tintent dans ta petite tête et tu ne sais plus qui écouter …
Pourtant et fort heureusement, il y a toujours cette petite voix intérieure qui t’apaise & c’est elle ci que nous avons choisi d’écouter.
Nous avons donc décidé de nous rendre aux urgences pédiatriques de la maternité régionale de Nancy. C’est là où Nathanaël a été emmené à sa naissance & nous avions gardé un excellent souvenir de ce docteur, très professionnel, qui l’avait accompagné durant son séjour là bas.
Ce fut un réel soulagement lorsque nous l’avons vu pousser la porte de la petite salle où nous venions d’être installés. Je savais qu’elle allait poursuivre les recherches, nous donner les explications que nous attendions et permettre à Nathanaël de grandir sans douleur.
Une échographie a été réalisée afin de vérifier que ses intestins n’étaient pas vrillés ainsi qu’une prise de sang.
Tout était ok : OUF ! C’était un premier soulagement.
Puis, un rendez vous d’allergologie a été pris pour permettre de nous fixer
sur une
probable allergie aux protéines de lait de vache (PLV).
Mais comment pouvait-il être allergique à quelque chose qu’il ne mange pas directement ? Il ne boit que mon lait … Nous étions un peu perdus mais soulagés de ces premières réponses.
Après ce moment, tout s’est très vite accéléré.
Le rendez vous tant attendu avec l’allergologue est arrivé et nous a permis d’être, dans un premier temps, fixés : pas d’allergie aux PLV selon le premier test épicutané réalisé.
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EUREKA :
un beau bouton et une rougeur en dessous du pansement!
Pour la première fois, la conclusion était vraiment sans appel : Nathanaël était bien allergique aux PLV ! Nous avions trouvé la cause de ces douleurs qui continuaient chaque jour d’apparaitre le rendant triste et fatigué (il ne dormait quasiment pas, même quelques minutes).
L’allergie aux PLV est bien différente de l’intolérance au lactose, ce sont deux manifestations à ne pas confondre !
En soi, une personne allergique aux PLV n’est pas allergique au lactose (bien que celui ci, par la force des choses soit le plus souvent contaminé par les PLV).
L’intolérance au lactose se développe exclusivement chez les adolescents et adultes qui ont plus de difficultés à digérer ce sucre du lait à la différence du nourrisson.
De plus, les causes de ces deux pathologies sont bien éloignées.
Pour l’allergie aux PLV, les signes cliniques peuvent être variés : respiratoire, cutanée (type eczéma par exemple) ou même digestif dans la plupart des cas et notamment, pour Nathanaël, vives pleurs, douleurs constantes et diarrhées …
Bon, en ce qui concerne les diarrhées, sachez qu’elles n’étaient pas liées à son allergie mais bien à ma consommation excessive de jus d’orange !
Oui ! Ça peut paraitre fou mais je prenais 3 à 4 grands verres de jus d’orange chaque matin & nous nous sommes rendus compte, en les arrêtant, que ses selles restaient certes très liquides (c’est l’allaitement les amis ! C’est tout à fait normal !! Même si nous l’ignorions aussi au départ !) mais n'étaient plus expulsées en jet de manière impressionnante.
Mais revenons à la suite de notre histoire concernant l’allergie aux PLV qui venait d’être décelée : à partir de ce moment là, nous avons eu 2 options :
° Continuer l’allaitement avec une éviction stricte & totale de tout produit laitier
ainsi que tout lait d’origine animale (chèvre, brebis …) : ce que j’ingère passe dans mon lait (ce qui est logique finalement) et ce, même si je n’en consomme que très peu !
° Passer à une préparation industrielle spécifique & qui lui serait adaptée type Novalac Riz.
Si vous avez lu mon article sur l’allaitement (ICI), vous savez désormais pourquoi la question ne s’est pas posée longtemps.
Je me suis très vite résolue à ne plus manger de produits laitiers .
En parallèle de cette allergie aux PLV et de son éviction, nous avons également arrêté de consommer de la viande bovine après nous être rendus compte de symptômes similaires chez Nathanaël. En effet, l’allergie à la viande bovine est une allergie croisée avec celle des PLV.
Alors oui, les débuts ne sont pas évidents tant on se retrouve avec cette vague impression de ne plus rien avoir à manger !
Il y a du lait partout ! & dans tout !
Mais en fait, ne vous méprenez pas, c’est largement possible !! Il suffit juste de déchiffrer les étiquettes et de connaitre ses petites alternatives qui continuent à rendre tes repas gourmands ! Je vous en parlerai très prochainement car je pense que ça pourra en aider certaines …
&, quel bonheur de retrouver un petit bonhomme tout sourire qui,
dès les premiers jours de l’éviction,
ne s’est plus tordu en hurlant de douleur !!!
L’allergie aux PLV disparait souvent en grandissant et après les avoir progressivement réintroduites
selon le protocole adapté que vous transmettra votre allergologue.
À la maison, nous avons commencé la réintroduction depuis le mois d’octobre (7mois).
Nathanaël est encore très réactif dès que nous passons à un pallier supérieur et nous avons donc fait ce choix d’y aller progressivement de manière à ce que son organisme s’y habitue tout doucement.
N’oubliez pas que chaque enfant est différent,
sa manière de réagir aux aliments l’est également.
Il n’y a aucun cas « semblable » à 100%.
Le protocole que nous suivons est adapté à Nathanaël
& est fonction des réactions qu’il a pu présenter.
J’espère que cet article vous aidera à songer à cette allergie si votre enfant manifeste des signes semblables & à soumettre cette éventualité à votre docteur…
Est ce que, chez vous aussi, vous avez des allergies alimentaires ?
Tout plein d’amour.
Macha.
super article ! très intéressant ! merci beaucoup ...
RépondreSupprimerArticle vraiment très intéressant.
RépondreSupprimerPersonne ne nous explique tout cela.
Merci infiniment pour toute cette "expérience" que je vais communiquer à mes amies.
J’ai vécu la même chose pour numéro 1, sauf que les médecins m’ont dit que c’etait du caprice et de ma faute, ça a duré 2,5 ans, j'étais a bout, on a enfin eu un traitement! Pour numéro 2, je voulais prévenir, ne pas revivre la même chose, on m’a répondu que ce n’etait pas le même enfant et qu’il fallait essayer d’abord avant de savoir si il y avait une allergie... elle a 6 mois et enfin une éviction totale est mise en place!!
RépondreSupprimerBonjour Caroline ! Merci pour ton retour !
SupprimerIl est vrai que chaque enfant est différent mais heureusement que nous avons encore cet instinct de maman qui nous pousse à croire en nos convictions ...!
Je trouve ça dommage que la majorité du corps médical mette les douleurs des touts petits quasi systématiquement dans la case "caprices" !
Heureusement, tout est bien pris en charge désormais !
Prends soin de tes petits bonheurs & à bientôt. :) Macha