Jeune maman, je me suis très vite intéressée aux avancées en neurosciences et à cette parentalité plus respectueuse et bienveillante correspondant parfaitement à notre état d’esprit et aux clés que nous souhaitions donner à notre enfant pour qu’il puisse grandir sereinement & en pleine confiance.
ET puis, j’ai rapidement été perçue comme une hippie,
une bobo ultra cool qui laisse tout faire
& même parfois, à cette maman inconsciente,
qui se fait marcher dessus, ignorant ce fameux « rapport de force »
qui permettrait d’éduquer son enfant correctement en le collant au coin
ou en pratiquant toutes sortes de violences possibles et imaginables,
le tout « pour son bien » !
Ces remarques, comme des centaines d’autres, m’ont énormément blessée.
Intérieurement, je bouillonne.
Je ne comprend pas pourquoi certaines personnes se permettent de critiquer ou de donner leur avis sur tout en imposant finalement leur manière de voir les choses. Une vision et une « éducation » qui a finalement toujours existé & qui, disent ils, ne les a pas « tués » ! Aucune discussion n’est alors possible…
Pourtant, je vous assure qu’en accouchant, je n’ai pas reçu un jean évasé, un chemisier à fleurs et des couronnes de fleurs dans les cheveux !
J’ai juste eu envie d’autre chose pour mon enfant,
quelque chose qui lui corresponde parfaitement et non un dictat tout prêt et obligatoire.
Je me suis armée de diplomatie & de patience pour pouvoir échanger sur ces bienfaits avec les curieux ou réfractaires en sachant pertinemment que, quelquefois, ça ne sert à rien !
Et surtout à m’entourer des bonnes personnes : celles avec qui je prend plaisir à échanger (elles se reconnaitront !), qui partagent les mêmes visions, la même empathie et la même confiance qu’il est possible de donner à nos petits amours.
Jusque 7 ans, notre petit être est en pleine construction. Oui, 7 ans !
Jusque là, il n’est pas encore capable de gérer et de contrôler ses émotions : son cerveau n’est pas prêt.
Il reste donc en proie à de vraies tempêtes émotionnelles dans lesquelles il aura besoin de vous.
Nous restons donc, en quelque sorte, son berger, son guide pour le soutenir, l’épauler, le réconforter et l’aider à découvrir le monde qui l’entoure en le laissant maître de ses actions.
Ce qui est loin d’être évident, je vous l’accorde !
& pourtant, c’est ce « laisser faire » bénéfique que vous pourrez observer : pour votre enfant mais aussi pour vous !
Lorsqu’on se renseigne un petit peu sur cette manière de voir les choses, le terme de bienveillance revient constamment.
La bienveillance : quel doux mot … Je pense que vous l’aurez remarqué mais moi aussi je l’emploie énormément lorsque j’écris…
Et puis, au fur et à mesure, ce terme a fini par m’interpeller.
Cela signifierait donc que les autres parents, ceux qui font différemment finalement, ne sont pas bienveillants envers les leurs ? Ils seraient sous l’emprise d’une abstraite malveillance qui dicterait leurs actes et paroles ?
Je ne sais pas … Je ne pense pas.
Chaque parent est doté d’amour, d’empathie pour son enfant
et recherche naturellement son bonheur : fort heureusement d’ailleurs !
Mais je pense finalement que ceux qui pratiquent ces violences que l’on qualifie de VEO : violences éducatives ordinaires n’ont finalement jamais chercher, par eux mêmes, une autre alternative.
Ils appliquent naïvement ce qu’on leur a appris, ce qu’ils observent, ce qu’ils lisent & finalement, ce qui a toujours existé et qui, selon eux, fonctionne.
Certains te diront qu’il est nécessaire & même primordial d’instaurer un certain rapport de force, ce fameux lien de supériorité t’assurant d’une chose : ton enfant grandira sagement et correctement.
Après tout, tu es l’adulte & lui, l’enfant. C’est à toi de décider.
Je pense, au contraire, qu’un enfant élevé avec bienveillance à qui on explique avec douceur les choses, en lui donnant finalement confiance, ne fera pas une action car il s’y sent forcé (en ayant peur d’une quelconque punition s’il ne l’a fait pas ou pire, en s’imaginant que ses parents ne l’aimeraient plus autant s’il n’exécute pas ce qu’on lui demande).
Il fera cette action car nous lui aurons donné toutes les clés pour qu’il y pense de lui même et qu’il ait l’envie de la faire.
Pour illustrer ce passage, j’aimerais vous évoquer une scène qui interpelle souvent notre entourage.
Il arrive fréquemment (plusieurs fois par jour au final!) que Nathanaël sorte chaque livre de sa bibliothèque en les mettant par terre. Un joli bazar finit donc par se créer dans cette petite pièce.
Oui, vous avez bien lu ! Je parle de « joli bazar » !
Lorsque Tata Jacqueline va crier aux bêtises et au mythe de l’enfant roi (en vérifiant tout de même si je porte bien mon pantalon pattes d’Eph); à la maison, nous n’y verrons qu’un moyen de découvrir le monde qui l’entoure.
Il touche les différentes matières, regarde les couleurs, feuillette les pages …
Puis, lorsqu’il a terminé, nous lui demandons de remettre les livres là où il les a pris de manière à ce qu’il puisse les retrouver le soir pour choisir son histoire ou demain pour jouer à nouveau.
Nous ne le menaçons pas en l’obligeant à ranger ce bazar qu’il aurait mis avec ses « bêtises » !
Et tout naturellement et de lui même, il range doucement chacun des livres.
Les menaces, le chantage ou l’intimidation, par contre, ont davantage de chance de mener à la rébellion où finalement l’enfant apprendra petit à petit à agir de la même manière que ses parents en essayant, par tous les moyens, de faire entendre sa voix.
Attention, encore une fois, j’entends déjà certains d’entre vous monter sur leurs grands chevaux en me parlant de laxisme et d’ « enfant roi » !
Cela n’a certainement rien à voir & je pense sincèrement que la plupart des personnes utilisant ce type de vocabulaire ne sont jamais sortis finalement du « moule » dans lequel ils avaient été élevés.
Notre éducation, notre vision de la vie et du bonheur que nous souhaitons procurer à nos enfants relèvent souvent de ce que nous avons vécu ou de ce que nous observons autour de nous.
Après réflexion, je pense que laxisme réside finalement dans un « laisser faire » que je qualifierai de « facilité ».
L’exemple le plus parlant pour illustrer cela reste, pour moi, celui de la télévision.
À la maison, Nathanaël (13 mois) ne regarde pas la télévision & nous ne l’allumons plus non plus. Mieux, nous les enlevons même progressivement de la maison car nous ne les sentons plus à leur place dans notre environnement.
Par contre, Nathanaël adore les télécommandes : il va les chercher, essaye d’appuyer sur les boutons, nous montre les différentes couleurs présentes dessus mais sans plus.
Lorsque nous sortons à l’extérieur, chez des personnes chez qui la télévision fait partie du quotidien, nous nous sommes aperçus qu’il y avait cette facilité déconcertante à allumer automatiquement, & avec soulagement, la télévision dès que l’enfant se mettait à parler, à crier en demandant juste un peu d’attention & donc à se retrouver dans une situation qualifiée par la plupart des parents de « colère ».
Pour nous, allumer à cet instant la télévision pour être finalement « tranquilles », pouvoir préparer le repas, manger un petit bout ou juste se reposer 5min car on vient de rentrer du boulot, relève davantage du laxisme.
Dépassés et fatigués de leur journée, la demande de leur enfant finit par être cette goutte d’eau qui fera déborder le vase.
Les besoins de son enfant vont alors passer au second plan en faisant d’ores et déjà passer en premier ses besoins personnels.
Finalement, je trouve ça quelque peu égoïste et hallucinant de constater encore à l’heure d’aujourd’hui, des parents qui ont ce type de réflexe.
D’autant plus que ce sont souvent ces mêmes parents qui n’hésiteront pas à te critiquer ou te dire de faire attention car la télé fait mal aux yeux des enfants ou encore qu’il est préférable que l’enfant apprenne à jouer seul.
L’autre jour, je vous avoue que j’avais passé une rude journée. J’étais fatiguée. Seule à la maison avec un petit bonhomme plein de joie et d’énergie & il me restait encore un millier de chose à faire avant le rituel du coucher…
Et puis, j’ai eu envie de me poser cinq minutes sur mon téléphone.
Nathanaël jouait avec ses petits légumes & fruits en bois qu’il adore découper juste à côté de moi.
Pourtant, en moins de 2 minutes, il s’est dirigé vers la prise électrique très attiré par le câble rouge qui permettait de recharger le fameux téléphone.
Instinctivement, je me suis dirigée quelque peu affolée vers lui et il a prit peur ne comprenant pas pourquoi j’étais ainsi. Je lui ai alors expliqué le danger qui se cachait derrière cette prise. J’ai essayé d’être le plus clair possible.
Evidemment, lorsque j’ai eu fini, il a voulu y retourner. De nouveau, je lui ai expliqué & lui ai demandé pourquoi cette prise l’intéressait tant… Le fait que je le contienne ne lui a pas vraiment plu.
Il s’est énervé et a pleuré.
J’ai accueilli avec lui ce flux d’émotions,
je lui ai expliqué que je comprenais que cet objet pouvait l’attirer de par sa forme et sa couleur
mais qu’il était dangereux
& qu’on devait le laisser à cet endroit précis.
Ensuite, j’ai rapidement essayé de trouver autre chose à lui montrer comme le nouveau livre qu’il venait de recevoir en cadeau. Et tout c’est bien terminé.
Je n’ai donc pas cherché à être autoritaire,
juste à poser les limites que je pensais nécessaires à ce moment là
en y mettant les explications & les mots justes
tout en accueillant toujours avec délicatesse et compréhension
l’important flux d’émotions qui pourrait alors le traverser.
Je pense finalement que cette voie que nous avons choisie :
celle d’écouter son enfant,
de répondre à ses besoins,
de le réconforter
et surtout de lui expliquer les choses
ne relève pas pour moi d’un quelconque laxisme ou d’une méthode hippie bobo.
Elle demande plus de temps,
plus d’énergie
car c’est une constante & quotidienne remise en question :
chaque jour, on apprend davantage.
On cherche la manière dont on pourrait lui dire les choses, les activités que nous pourrions faire à ses cotés et qui correspondent, entre guillemets, à ses envies et besoins présents …
Et ce, même si nous sommes fatigués, même si on se met à craquer car on se sent aussi incompris & dépassés.
Car oui, nous sommes tous humains.
Il n’existe pas de parents parfaits.
J’ai souvent entendu dire à mon sujet que c’était facile finalement pour moi de voir les choses ainsi.
J’avais le temps : je suis maman au foyer.
Mes études sont en stand by depuis l’arrivée de Nathanaël et j’ai fait ce choix de m’en occuper à temps plein.
Sous entendu : une maman qui travaillerait toute la journée serait trop épuisée pour voir les choses de cette manière…
J’ai donc le temps de m’occuper ainsi de lui, de l’écouter et de lui faire découvrir des choses.
C’est vrai.
J’ai le temps.
Quoi que … S’occuper d’un enfant souvent seule car papa est très souvent en déplacement, gérer la maison, les tâches quotidiennes, les courses, les lessives, la vie de famille, la fatigue et accorder ce temps que je juge utile et constructif pour mon enfant ne me laisse que de très rares moments pour moi. Je ne m’en plains pas.
Mais cela ne m’immunise pas, pour autant, de toute fatigue.
Ce n’est certes pas la même fatigue qu’une maman qui travaillerait toute la journée mais elle est bien présente, je vous assure.
Et encore une fois, je trouve ça finalement facile de se cacher derrière ces mots.
Des centaines de mamans travaillent et connaissent pertinemment les bienfaits des mots doux, « bienveillants » envers leurs enfants, des impacts de toutes violences qu’elles soient physiques, psychologiques ou verbales sur le développement & l’attitude de leur enfant.
Le soir, elle prennent un temps pour faire quelque chose avec eux : une activité, un bain, une histoire … même minime et en 2mn ! mais un moment rien qu’à eux et ce, même si elles sont épuisées de leurs journées de travail et que leur « boss leur a tapé sur le système » !
Les violences éducatives ordinaires ne sont pas un « non choix » finalement
puisqu’elles existent dans chacun de nos foyers.
Elles ne sont pas normales ni justifiables car épuisés et fatigués, nous n’avons plus d’autres solutions pour « apaiser » nos enfants lorsque nous rentrons à la maison.
Il n’y a aucune valeur éducative à tout cela, c’est bien connu … il faudrait que nous soyons en mesure d’échanger un peu les rôles de temps en temps…
Sur ce, je vous souhaite une douce journée pleine de Peace & Love mais surtout de regards et d’échanges bienveillants.
Tout plein d’amour,
Macha
Merci pour ces mots ��❤️ Maman travaillant en libéral j’ai fais le choix de la bienveillance et le parentalité positive ! Merci pour cette merveilleux article ❤️
RépondreSupprimer@maman_allaitante
Merci infiniment ma belle pour ton doux commentaire !
RépondreSupprimerComme quoi, être une maman active & partager ces mêmes valeurs n'est pas incompatible ...!
Je te souhaite une belle journée, à bientôt <3